Les protestants de Vence - 70 ans de la paroisse
De la Réforme à l’Eglise protestante unie de France
L’Eglise protestante unie de Vence est l’héritière d’une longue histoire.
Elle remonte à la deuxième moitié du XVIème siècle.
Les débuts sont prometteurs, mais les guerres de religion n’épargnent pas la région. C’est ainsi qu’en 1592 les troupes protestantes qui assiègent Vence campent sur le plateau Saint Michel ; mais Saint Michel et Saint Lambert détournent leurs boulets... A la fin du siècle le nombre d’adeptes de la « religion prétendue réformée » a fortement diminué à Vence et après la révocation de l’Édit de Nantes il n’y a plus de mention officielle de présence de protestants dans la région vençoise pendant un siècle environ.
Vers la fin du XIXème siècle le protestantisme renait et se développe dans la région. Au fil du temps, la petite communauté de Vence va dépendre de Cannes ou de Nice. En 1909 est construite une chapelle anglaise à Vence, consacrée à Saint Hugh.
De 1919 à 1943 Vence est une annexe de l’Eglise d’Antibes dont l’association cultuelle s’est constituée en 1906. Le lieu de culte de la communauté vençoise se trouve dans la bibliothèque anglaise de l’avenue Foch, mise à disposition par l’église anglicane. Au début de la guerre 1939-1945 les Anglais retournent dans leur patrie, confiant les clés de leur église à un protestant. L’Eglise réformée de Vence va continuer d’y célébrer le culte pendant les hostilités et cette situation perdure de nos jours.
Après la seconde guerre mondiale, grâce à l’initiative du pasteur Metzger de Nice, les statuts de l’Eglise réformée de Vence sont déposés à la sous-préfecture de Grasse en mai 1944, (la déclaration est publiée au Journal officiel le 17 juin 1944). Sa circonscription comprend les communes de Vence, Saint-Paul de Vence, Saint-Jeannet, La Colle sur Loup, Tourrettes sur Loup.
En 1944 il y a 26 membres inscrits, dont trois Suisses, une Allemande et deux Tchèques. L’église fut successivement rattachée à Nice, puis Antibes. D’abord, le culte avait lieu deux fois par mois, le dimanche après-midi. Par la suite il eut lieu le matin.
Époque contemporaine : En 1992, le conseil presbytéral décida qu’il y aurait un culte tous les dimanches. En 2012, l’Eglise réformée de Vence s’est transformée en Eglise protestante unie de Vence dans le cadre du grand mouvement national de rapprochement de l’Eglise réformée et de l’Eglise luthérienne. Elle est associée à Grasse.
La communauté de Vence doit, depuis toujours, faire face à la dissémination géographique de ses membres (une cinquantaine actuellement). Petite par le nombre de ses fidèles, disposant, en conséquence de moyens financiers et humains limités, la communauté a adopté une stratégie fondée sur trois axes :
Faire en sorte que l’Évangile soit annoncé à Vence lors d’un culte chaque semaine. En conséquence, ses responsables furent très actifs dans la formation de prédicateurs laïques capables de suppléer à un nombre de pasteurs insuffisant;
- Rechercher systématiquement les synergies avec les églises sœurs ou amies en matière d’actions et d’utilisation des moyens:
- hébergement de la communauté dans les locaux de l’Eglise anglicane,
- création d’un « secteur » avec l’église sœur de Grasse et « partage » du même pasteur,
- forte priorité, depuis les années soixante, donnée à l’œcuménisme avec la paroisse catholique de Vence,
- participation active de membres de la paroisse au « Moulin », groupe qui a longtemps rassemblé des personnes membres ou non des églises, curieuses d’éclairer un sujet de société à la lumière de l’Evangile,
- plus récemment, participation active aux «Cafés Théo » qui rassemblent, eux aussi, des gens d’horizons et d’églises divers;
- Développer l’action caritative et, par ce moyen, témoigner de sa foi dans la cité.
C’est ainsi qu’en 1966 fut créée l’association « Entraide protestante de Vence » qui agit dans le domaine social grâce à son « Diaconat », de concert avec les autres associations caritatives de la commune.
Depuis 1995, le « Foyer d’hébergement d’urgence », rue de la Paix, fonctionne sans interruption.
Des actions et des manifestations organisées chaque année ( la « fête de printemps », la « choucroute », la « vente de couronnes de l’Avent ») contribuent à donner à l’Eglise une place et une notoriété reconnues par les autorités et le public, qui vont bien au-delà de l’importance numérique de la paroisse.
Soixante dix ans après son implantation, quel est l’avenir de l’Eglise protestante à Vence?
Comme de nombreuses autres églises, la communauté de Vence est confrontée à l’indifférence générale, au vieillissement de certains de ses membres les plus actifs, au renouvellement difficile des effectifs…
Sans doute faudra-t-il repenser certains aspects de la vie d’église, par exemple : développer l’accueil pour tisser des liens solides, à l’intérieur de la paroisse mais aussi avec des personnes qui lui sont extérieures, revoir l’organisation et la « gouvernance » de la paroisse pour alléger les tâches de gestion.
Mais en tout état de cause, les trois axes historiques de l’Eglise protestante unie de Vence demeureront : l’annonce de la Parole, la coopération et l’amitié avec les autres Eglises chrétiennes et l’action constante auprès des plus démunis.
Et pour le reste, « Dieu pourvoira » (Gen 22 – 8).
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Une « Vente bazar » en 1978

Une « Vente de Pâques »


La confection et la vente des couronnes de l’Avent

En 1994

Le pasteur Roland Poupin et Alain Rosier

Fête de Printemps 2004

Fête de Printemps 2013
Anne Satonnet, le pasteur Christian Barbéry, Yves Raoux (Président du Conseil presbytéral)
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